Me Manuel ABITBOL, avocat en droit pénal et en procédure pénale, vous propose d’étudier, l’une des différentes méthodes de convocation devant le tribunal correctionnel, à savoir la convocation par procès-verbal avec placement sous contrôle judiciaire.
Concrètement, comme cela avait été rappelé dans notre article précédent sur le défèrement, une personne gardée à vue, dont le procureur de la République pense décider qu’elle comparaitra en comparution immédiate ou via une CPVCJ, sera :
- défèrée au tribunal judiciaire,
- présentée au procureur de la République.
Dans le cas d’une comparution ultérieure devant le tribunal correctionnel, le procureur de la République peut estimer qu’un placement sous contrôle judiciaire est nécessaire dans l’attente de cette comparution.
Dans ce cas, l’article 394 du Code de procédure pénale dispose que le procureur de la République saisira le Juge des libertés et de la détention afin que ce dernier, statue sur les obligations du contrôle judiciaire qu’il aura proposé.
« Si le procureur de la République estime nécessaire de soumettre le prévenu jusqu’à sa comparution devant le tribunal à une ou plusieurs obligations du contrôle judiciaire ou de le placer sous assignation à résidence avec surveillance électronique, il le traduit sur-le-champ devant le juge des libertés et de la détention, statuant en chambre du conseil avec l’assistance d’un greffier. Ce magistrat peut, après audition du prévenu, son avocat ayant été avisé et entendu en ses observations, s’il le demande, prononcer l’une de ces mesures dans les conditions et suivant les modalités prévues par les articles 138,139,142-5 et 142-6. Cette décision est notifiée verbalement au prévenu et mentionnée au procès-verbal dont copie lui est remise sur-le-champ. Si le prévenu placé sous contrôle judiciaire ou sous assignation à résidence avec surveillance électronique se soustrait aux obligations qui lui sont imposées, les dispositions du deuxième alinéa de l’article 141-2 sont applicables, ainsi que celles de l’article 141-4 ; les attributions confiées au juge d’instruction par cet article sont alors exercées par le procureur de la République. »
A titre d’exemple, Monsieur X sera déféré, suite à sa garde à vue, le 1er avril devant le procureur de la République qui décidera d’une CPVCJ au 25 juin. Le juge des libertés et de la détention placera Monsieur X sous contrôle judiciaire jusqu’au 25 juin, date à laquelle Monsieur X sera jugé.
Il s’agit d’un mode de convocation régulièrement utilisé dans le cas de délits routiers ou de violences familiales.
En effet, le contrôle judiciaire permettra de garantir soit une interdiction de conduire des véhicules terrestres à moteur, soit un éloignement du domicile familial.
Me Manuel ABITBOL, avocat pénaliste, vous incite à vous faire assister d’un avocat afin de pouvoir faire valoir vos droits devant le Juge des libertés et de la détention sur les obligations de contrôle judiciaire que souhaiterait vous imposer le procureur de la République.