Réclamation de nouvelles pièces

Sources : Le Parisien

Incarcéré depuis le 13 janvier dans l’affaire du braquage de la star de télé américaine Kim Kardashian, François Delaporte, 54 ans, n’a, depuis, cessé de clamer son innocence. Il est l’un des six membres présumés du commando venus dérober les bijoux de la victime, estimés à plus de 9 M$ (8,4 M€), au cours de la nuit du 3 octobre dernier dans un hôtel particulier de la rue Tronchet dans le VIIIe arrondissement à Paris.

Son avocat, Me Manuel Abitbol, a fait citer cinq témoins qui attestent tous de la présence de François Delaporte, le soir des faits, à plus d’une centaine de kilomètres de Paris. Le « Grand » comme il est surnommé, aurait passé la soirée du 2 octobre avec plusieurs amis jusqu’à une heure avancée de la nuit.

« Nous nous sommes battus pour faire auditionner ces témoins par la police, la juge d’instruction ayant refusé, dans un premier temps, de le faire pendant le temps de la garde à vue de mon client, rappelle Me Manuel Abitbol. Les témoignages de ces personnes ont été recueillis mais ils n’ont toujours pas été versés au dossier d’instruction. J’ai demandé ce lundi 6 février à ce que ces témoignages soient rapidement joints au dossier ».

« L’équation est pourtant extrêmement simple, poursuit-il. Soit les magistrats considèrent ces témoignages comme faux et ils doivent impérativement poursuivre pénalement les témoins ; soit ils sont vrais et, dans ce cas-là, les magistrats doivent immédiatement remettre en liberté mon client ».

Pour les enquêteurs, il était bien présent dans le hall

De leur côté, les enquêteurs de la brigade de répression du banditisme (BRB) ont acquis la conviction que François Delaporte a bien participé au vol des bijoux de Kim Kardashian. Pour eux, « Le Grand » serait resté dans le hall de l’hôtel particulier, théâtre des faits, avec trois complices, tandis que deux autres comparses sont montés dans la suite de la star afin de s’emparer de ses précieux bijoux, et notamment de sa bague d’une valeur de 4 M$.

Pour étayer leurs soupçons, les policiers ont surveillé pendant plusieurs semaines François Delaporte avant de relever « une ressemblance physique » avec l’un des braqueurs. Outre une similitude de morphologie, les enquêteurs de la BRB ont également constaté, au cours des mêmes surveillances, « une démarche singulière » chez François Delaporte, similaire à celle d’une des malfaiteurs.

« On prétend que mon client boite comme l’un des braqueurs, mais mon client n’a jamais boité ! dénonce Me Manuel Abitbol. Qui plus est l’organisateur présumé de ce braquage, dont le fils et la compagne ont également été incarcérés, n’a dédouané qu’un seul des gardés à vue comme n’ayant jamais participé à ce coup en la personne de mon client ».

Me Manuel Abitbol s’interroge également sur le « sens » à donner au récent déplacement à New-York de la juge d’instruction, Armelle Briand, en charge de cette affaire, pour y entendre Kim Kardashian. « L’instruction de ce dossier est gangrénée par l’établissement d’un ordre de priorité anarchique et lourd de sens, estime encore l’avocat. Le magistrat s’est empressé d’aller recueillir les doléances de la partie civile au lieu de verser au dossier les actes susceptibles d’établir l’innocence d’un justiciable».

Dans cette affaire, neuf personnes ont été placées en détention provisoire. Un dixième comparse présumé a, lui, été placé sous contrôle judiciaire.