L’avocat de François D., mis en examen dans l’affaire du braquage de la starlette américaine, affirme que son client dispose d’un alibi solide le soir des faits. Une version à laquelle ne croient pas les enquêteurs et la justice.
Source : L’Express
Que faisait François D., alias « Le Grand », la nuit du 3 octobre 2016? Parmi la bande de « papys » soupçonnée d’avoir participé physiquement au braquage de Kim Kardashian à Paris, il est l’un des plus jeunes malgré ses 54 printemps. Archi-connu de la justice, bien que jamais condamné aux assises contrairement à ses complices présumés, il a été mis en examen et placé en détention provisoire.
Pourtant, d’après son avocat, maître Manuel Abitbol, il conteste formellement avoir mis les pieds dans l’hôtel particulier de la starlette américaine. Il en veut pour preuve son alibi, qui serait confirmé par cinq personnes différentes. Selon L’Obs, le conseil de François D. a écrit lundi à la juge d’instruction pour qu’elle auditionne ces témoins présumés, chose que les policiers de la Brigade de répression du Banditisme (BRB) de Paris auraient omis de faire durant l’enquête.
Des témoignages « complaisants »?
A écouter maître Manuel Abitbol, le soir de l’opération, son client aurait regardé un match de football chez des amis à plus d’une centaine de kilomètres de Paris, avant de rentrer chez ses parents, où il vit. Ces derniers affirmeraient même avoir déjeuné en sa compagnie le lendemain matin. Interrogé par le JDD, l’avocat « d’Omar le vieux », cerveau présumé du commando, y va aussi de son grain de sel en assurant que son client a dédouané François D. en garde à vue.
Pour autant, selon les enquêteurs et la justice, cette ligne de défense est peu crédible au regard des nombreux éléments matériels à charge contre le quinquagénaire. D’aucuns se demandent si ces témoignages de proches de dernière minute ne seraient pas « complaisants ».
Trahi par la vidéosurveillance
D’une part, la silhouette de François D. a été captée par les caméras de vidéosurveillance postées dans le quartier de l’hôtel. « Il y a une similitude de morphologie et il est trahi par sa démarche bien caractéristique: il semble boîter, comme si l’une de ses jambes était tendue », explique une source proche de l’enquête à L’Express.
D’autre part, de nombreuses écoutes téléphoniques pratiquées par la BRB accréditeraient sa connaissance du projet. Plus accablant encore, lors d’une filature menée le 25 octobre dernier, « Le Grand » a été aperçu en compagnie de plusieurs de ses complices présumés, dont « Omar Le Vieux ». Les deux hommes sont de vieilles connaissances.